Son nouveau roman Antechrista fait un tabac en librairie. Auteur à succès, Amélie Nothomb a le don de transformer en best-seller tous ses écrits plus ou moins autobiographiques. Mais qui est-elle vraiment ? Voici quelques petites choses que l'on savait d'elle avant la récente publication, aux éditions Le Grand miroir, du livre de Michel Zumkir Amélie Nothomb de A à Z - portrait d'un monstre littéraire.

Née en 1967 à Kobe (Japon), Amélie Nothomb est la fille du baron Patrick Nothomb, ambassadeur de Belgique, et la petite-nièce de l'homme politique Charles-Ferdinand Nothomb. Elle est issue d'une vieille famille bruxelloise qui favorisa jadis le rattachement de la province de Luxembourg au royaume de Belgique. Du reste, sa lignée compte une forte proportion d'hommes politiques et d'hommes de lettres.
Elle a vécu ses cinq premières années au Japon et reste marquée par ce séjour. Au gré des nominations de son père, elle résidera en Chine, à New York, en Birmanie, au Laos, au Bangladesh. « Tous les trois ans, dit-elle, je déménageais pour l'autre bout du monde.» A l'âge de 17 ans, Amélie découvre son pays d'origine, la Be lgique. Elle étudie la philologie romane à l'Université Libre de Bruxelles. C'est aussi l'époque où elle commence à écrire. Très vite, cela devient un e « nécessité vitale ». De cette époque, elle gardera un souvenir mitigé, celui d'une étudiante incomprise, rejetée par ses camarades de faculté, et l'on en retrouve la trace dans Antechrista.
Après avoir obtenu l'agrégation de philologie romane, elle retourne au Japon où elle exerce en 1990 le métier d'interprète dans une grande entreprise de Tokyo. Une expérience parsemée d'humiliations qui, là encore, lui inspirera un roman Stupeur et Tremblements (adapté au cinéma par Alain Corneau avec Sylvie Testut dans le premier rôle). De ce retour au Japon, pour l'anecdote on retiendra aussi que la jeune fille battit en quarante minutes « le record de descension » du mont Fuji situé à 3776 mètres d'altitude.

Se définissant comme « graphomane », elle écrit depuis ses dix-sept ans. A trente-trois ans, elle s'avouera « malade de l'écriture » et dira avoir écrit trente-sept romans qu'elle se refuse à publier les estimant trop personnels. Toujours est-il qu'elle envoie Hygiène de l'assassin aux éditions Albin-Michel. Six mois plus tard, cc'est la notoriété. Ce livre se vend à 50 000 ex emplaires, est traduit dans plusieurs langues et obtient les Prix Alain-Fournier et René-Fallet.
Après ce début fracassant, avec une régularité de métronome elle continue à publier un livre par an. Parallèlement, son premier roman, Hygiène de l'assassin, est adapté à la scène par Gérard Desarthe, avec Jean-Claude Dreyfus. En 1995, elle signe Les Catilinaires qui obtient le prix Paris-Première, créé par Jean-Edern Hallier pour récompenser les jeunes auteurs. Un an plus tard, lors de la parution de Péplum, la critique parle d'Amélie Nothomb comme d'une écrivain douée mais n'ayant pas encore donné toute la mesure de son talent.
Avec son approbation, François Ruggieri « trahit librement » Hygiène de l'assassin pour le cinéma. Publié en septembre 1999, vendu à 400 000 exemplaires Stupeur et tremblements, lui vaudra le grand prix du Roman de l'Académie française. En janvier 2000, Les combustibles est mis en scène au théâtre. Puis, paraît Métaphysique des tubes où elle retrace non sans imagination les deux premières années de sa vie durant lesquelles elle se prit ni plus ni moins pour Dieu. L'année suivante verra la parution de Cosmétique de l'ennemi, l'histoire d'un harcèlement qui débute dans un hall d'aéroport.
Entre-temps, Amélie Nothomb compose des chansons pour son amie, la chanteuse Robert. Un prénom que l'on retrouve dans le titre de son avant-dernier roman, Robert des noms propres, troublante évocation d'une orpheline surdouée prénommée Plectrude, qui traverse les épreuves de l'enfance et de l'adolescence pour accomplir son destin. Et c'est à une autre chanteuse, Mylène Farmer, qu'elle a consacré la préface d'un ouvrage à paraître en novembre.