Le Café Littéraire Plaisançois
 
 
 
La chair de la salamandre
Jean-Louis MARTEIL
L'hydre éditions - 2002
 
 
 
  Une intrigue cadurcienne. Un prix littéraire régional. La Chair de la Salamandre, c'est un roman régionaliste ?
"Ne dites pas ça, je vais me fâcher. C'est avant tout un roman historique. Il se trouve qu'il se situe à Cahors. Quand au prix de l'Académie du Languedoc, savez-vous que c'est la première distinction obtenue par Victor Hugo ? Il avait 17 ans. C'est aussi mon premier prix littéraire. La comparaison avec mon prédécesseur se limite à ce point commun, mais ça fait tout de même plaisir ...tournesols.

Vos romans Et Dieu reconnaîtra les siens, Les Chiens de sang, La Relique, se situent autour de la période Cathare. D'où vient ce goût pour le XIII è siècle ?
C'est vrai que l'histoire me passionne. Je dois ce goût à mon prof d'histoire de cinquième, Pierre Laborie mais aussi à mon prof de philo de terminale qui nous avait emmenés en voyage de fin d'année à Montségur. J'y ai ressenti quelque chose de très fort. C'est de là que me vient le goût du roman historique. Il y a aussi la lecture de Salambo de Flaubert. Un roman que j'ai découvert à 14 ans et que j'ai du lire une dizaine de fois. C'est probablement à ce livre que je dois ma présence à l'Académie du Languedoc.

Que raconte La Chair de la Salamandre ?
Un assassin, en 1221, tue à Cahors en fonction des quatre éléments. La solution de l'énigme est à la fois sordide et banale. Mon personnage est un peu l'ancêtre des serial killers. Il y a tout de même de l'humour. Un humour un peu noir.

Comme dans La Relique, vous racontez une histoire avec le souci de la vérité historique.
Mes romans ont un point commun : ils confrontent des personnages ordinaires à la grande histoire. Ils racontent comment ces gens font face à des situations qui les dépassent. Ce qui est intéressant avec l'histoire, c'est qu'elle comporte des vides dans lesquels l'imagination peut s'engouffrer. Mais attention, je m'efforce de respecter la vérité. Par exemple, j'évite les mots qui sont apparus après la période que je décris. J'évite aussi de prêter à mes personnages des pensées qui n'existaient pas. Impossible par exemple d'évoquer l'athéisme. Ne pas croire en Dieu était totalement impensable au Moyen-Age.

Comment traitez-vous les personnages réels ?
J'adapte leur caractère à ce que l'on sait de leurs actes. Par exemple, Guillaume de Cardaillac, un des personnages de mon livre était à la fois évêque et comte de Cahors. Comme il cumulait deux pouvoirs, temporel et spirituel, je le décris comme un être vénal. Il donnait la messe avec l'épée et le gant de fer sur l'autel, j'en ai conclu qu'il était brutal. Il a fait hommage de Cahors à Simon de Monfort puis au roi de France. J'en ai donc fait un personnage retors. Le reste c'est de l'imaginaire ou c'est pour rire. Le fonds de l'histoire est sordide mais les personnages de La Chair de la Salamandre sont drôles.

entretien avec l'auteur (www.quercyenfrance.com)